Depuis 1866, la France et la Prusse se disputent la primauté européenne. La première veut conserver une place retrouvée à la suite de la guerre de Crimée. La seconde souhaite réaliser, autour de sa couronne, l’unité allemande. Le chancelier allemand Bismarck doit isoler la France en en se rapprochant de la Russie et en neutralisant l’Autriche et l’Angleterre. La politique française va le servir autant que si elle avait été menée de Berlin ! Napoléon III n’ignore pas les intentions de Bismarck et du roi de Prusse Guillaume Ier. Mais, depuis plusieurs années, il commet des erreurs. Défiants ou empettrés dans leurs problèmes internes, les autres pays d’Europe ne soutiennent pas la France. En 1868, sentant l’affrontement avec la Prusse approcher, l’Empereur réforme l’armée française. Bismarck cherche un prétexte pour déclencher le conflit avec la France. Lorsque le prince Léopold de Hohenzollern, lointain cousin du roi de Prusse, pose sa candidature au trône espagnol vacant, l’opinion et la presse de France s’enflamment ! On ne peut pas laisser « se reconstituer l’empire de Charles Quint » et laisser la puissance germanique « encercler » l’Empire français. L’ambassadeur de France en Prusse, Benedetti, est envoyé auprès de Guillaume Ier pour obtenir le retrait de la candidature de Hohenzollern. Le 12 juillet 1870, c’est chose faite mais l’ambassadeur demande une déclaration solennelle du roi de Prusse… qui refuse ! Le 19 juillet, la France déclare la guerre à la Prusse !
Napoléon III, décide de prendre le commandement de l’armée. Accompagné du prince impérial, il quitte Saint-Cloud pour Metz. Physiquement diminué (il est atteint de la maladie de la pierre) et techniquement incapable de diriger la manœuvre, il n’est qu’un spectateur impuissant de la déroute militaire et il n’a aucune prise sur les événements qui se déroulent à Paris. En Alsace et en Lorraine, l’armée française ne connait que des défaites. Napoléon III décide de reformer une armée à Chalon et il prend la direction du Nord en longeant la Meuse. Le 1er septembre, son armée est encerclée à Sedan. Après plusieurs contre attaques infructueuses, l’Empereur décide d’arrêter l’effusion de sang et se rend aux Prussiens, avec 84 000 hommes. Deux jours après, la capitulation de Sedan est connue à Paris. Le lendemain, après l’invasion du Palais-Bourbon par la foule, l’impératrice quitte la capitale sans abdiquer.