Le 3 nivôse an IX (24 décembre 1800), alors que la voiture du Premier Consul emprunte la rue Nicaise pour se rendre à l’opéra, une machine infernale explose. Bonaparte n’est pas touché et échappe à sa première tentative d’assassinat. Cependant, dans son souffle l’explosion entraîne des destructions importantes et de nombreuses victimes. À bien des égards, la violence se révèle inédite, tant par le mode opératoire utilisé que par la nature des blessures infligées.
C’est grâce à la qualité et à la modernité de l’enquête menée sur le terrain que l’on retrouve les coupables. La conjonction des indices matériels, du recueil de témoignages et de l’infiltration minutieuse des milieux royalistes permet de démontrer la responsabilité des chouans, dans un acte attribué dans un premier temps aux jacobins. L’arrestation puis la déportation des jacobins, la création des tribunaux criminels spéciaux sont désormais bien connus et montrent comment Bonaparte a pu utiliser cet événement pour renforcer son pouvoir.