Le « prince impérial » est fils légitime de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie. Très jeune, l’enfant semble fasciné par les uniformes et les armes. Recevant son fusil d’ordonnance à quatre ans, il participe à une revue dans la cour du Carrousel et débute son apprentissage à l’âge de sept ans. En 1870, à quatorze ans, il accompagne son père lors du conflit avec la Prusse. Séparé de son père, il va vers le Nord quand il apprend la défaite de Sedan. Le jeune Prince se réfugie en Belgique où apprend la captivité de Napoléon III, puis il part retrouver sa mère en Angleterre, tandis que bientôt l’Empereur déchu les rejoint. Louis entre en novembre 1872 à l’Académie royale de Woolwich pour commencer son éducation militaire d’adulte.
Quand Napoléon III décède en 1872, Louis a dix-sept ans et devient le chef de file des bonapartistes qui espèrent que la fragile IIIème République tombera en France. Dès cette instant, Louis ne pense plus qu’à sa future tâche d’empereur et prend le nom de Napoléon. Louis sort de son école militaire en tant que lieutenant d’artillerie, comme son grand-oncle Napoléon Ier. Il parfait ses connaissances en droit et en économie, consulte de grands intellectuels de l’époque afin de préparer son retour. Très religieux, le prince mène une vie stricte et fait tout pour « se rendre digne de son nom ».
En février 1879, à vingt-trois ans, il part accompagner les troupes anglaises envoyées au Zoulouland, alors colonie de l’empire britannique, en proie à une révolte d’autochtones. Lors d’une halte, sa patrouille est prise en embuscade par des zoulous qui abattent deux soldats et mettent en fuite le reste de son unité (dont l’officier en charge de sa sécurité). Le prince tente de la suivre mais la selle qu’il utilise, celle de son père à Sedan, cède et il chute. Il tente de se défendre mais il est alors transpercé de dix-sept coups de sagaie. Déshabillé et désarmé, son corps est laissé intact, ainsi que ses bijoux : les zoulous ont reconnu en lui un guerrier valeureux. La mort du Prince impérial, Napoléon IV, mort en quête d’honorer la mémoire de Napoléon Ier et de son père Napoléon III, soulève un immense mouvement de sympathie. Sa dépouille est rapatriée en Grande-Bretagne, puis auprès de celle de Napoléon III.