Le dimanche 18 septembre 1356, les troupes anglaises sont stationnées au Sud de Poitiers. Elles ont dévasté une partie de la France, alors Jean II le Bon doit absolument les vaincre pour les stopper définitivement. Le roi, ses quatre fils et ses généraux sont prêts à attaquer alors qu’ils sont en position favorable. La motivation des troupes est à son comble et le plan échafaudé par les français garantit pratiquement la victoire à l’armée française en surnombre, permettant d’éviter un nouveau désastre de Crécy. C’est alors que viennent s’interposer deux émissaires du pape, venus pour négocier une paix de dernière seconde. Toute la journée, les deux cardinaux vont tenter de dissuader les belligérants de se battre car nous sommes un dimanche (jour du seigneur) et ils pensent qu’un accord est encore possible entre le roi de France et le Prince Noir. Jean II cède aux requêtes des émissaires alors qu’il aurait dû se rappeler que la victoire de Bouvines s’est déroulée un dimanche ! De plus, ce contretemps est un cadeau du ciel pour les Anglais : le Prince Noir apprend que les Français allaient l’attaquer, il en profite pour faire des reconnaissances, il fait renforcer ses défenses, construire des fossés et des pièges qui permettront d’arrêter la charge des cavaliers français. Les atermoiements liés aux discussions ont un effet catastrophique sur la motivation des soldats français qui pensent que le roi veut les trahir ou battre en retraite. L’enthousiasme est retombé, l’allégeance et la fière attitude ont disparu ! Le 19 septembre, alors que les pourparlers n’ont bien sûr rien donné, l’armée française attaque mais elle se heurte aux dispositifs de défense échafaudés par le Prince Noir durant ces dernières 24 heures. La bataille est un calvaire : l’armée française est déconfite, le roi prisonnier, la France à genou…
Si la bataille avait eu lieu 24 heures plus tôt, la France aurait très certainement gagné et la guerre de cent ans n’aurait sûrement pas duré cent ans !!