Le jeune « Buonaparte » vient de débarquer avec sa famille en France en juin 1793. Or, Toulon est aux mains des contre révolutionnaires ! La Convention décide de reprendre la ville. Imposé par Barras, le tout jeune capitaine d’artillerie reçoit la charge de l’artillerie qui va attaquer la ville et y chasser les Anglo-espagnols. Les anglais, prévenus par l’alerte, édifient alors une grande redoute de terre, au sommet de la colline, baptisée « Fort Mulgrave », en l’honneur du commandant britannique. L’ensemble apparemment imprenable est surnommé par les Britanniques le « Petit Gibraltar ».
Après cinq jours de bombardements durant lesquels il n’a presque pas dormi et a été blessé, Bonaparte effectue une reconnaissance et il établit un plan qui est accepté par le Général Dugommier. Ils conviennent de lancer un assaut général dans la nuit du 16 au 17 décembre. L’assaut est donné sur le Petit Gibraltar, le corps à corps dure toute la nuit, Bonaparte y est blessé d’un coup de pique à la cuisse par un sergent britannique mais, au matin, la position est prise. Bonaparte peut y placer son l’artillerie contre les forts de l’Éguillette et de Balaguier, que les Britanniques évacuent sans combat le jour même. Pendant ce temps, Lapoype prend les forts du Faron et celui de Malbousquet.
Les Alliés anglo-espagnols décident alors d’évacuer par la voie maritime. Le commodore anglais fait brûler une partie de la flotte française tombée aux mains anglaises et les stocks de bois de l’arsenal, puis les troupes anglo-espagnoles embarquent pour quitter Toulon. C’est à l’issue de cette bataille si habillement menée que Bonaparte décrochera le grade de général de brigade à seulement 24 ans.