L'Histoire de France pour ceux qui n'ont rien retenu à l'école

L’affaire du collier de la reine

Un jour de 1785, le joaillier de la couronne se présente devant la reine Marie Antoinette pour lui demander de régler ses échéances pour l’achat d’un collier d’une valeur d’un million six cent mille livres, au grand étonnement de celle-ci. Surtout qu’après la présentation du ministre Necker sur l’ampleur des dépenses de la cour, la reine avait effectué un sérieux ralentissement des fastes de la couronne. Le joaillier Bohmer insiste et réclame son dû en montrant des lettres signées de la reine qui, après enquête, s’avèrent être des faux grossiers. Cette affaire met à jour l’une des plus grandes escroqueries de tous les temps, montée par une aventurière qui agit sous le nom de la comtesse La Motte Valois (prétendue descendante d’un bâtard de Henri II). Elle se fait passer pour une confidente de la reine auprès du Cardinal de Rohan qui cherche à revenir dans les bonnes grâces de Marie Antoinette alors que celle-ci le déteste. C’est en été 1784, que se joue l’arnaque : afin de duper Rohan, celui-ci est convoqué en secret dans le parc du palais de Versailles, par la « reine » qui n’est autre qu’une femme déguisée sous les traits de Marie Antoinette, avec un minimum de conversation. Le malheureux Rohan ne se doute de rien : il est ébloui, et surtout berné, et il ne fait aucune difficulté lorsque madame De La motte lui demande d’acheter le collier auprès du joaillier Bohmer pour la reine. Les antagonistes de cette duperie vont être arrêtés, ainsi que le cardinal de Rohan à la fois complice et victime. Lors du procès, afin de sauver sa tête, madame De La Motte fera des révélations fracassantes qui déchaineront une poussée de haine envers la reine liée aux rumeurs et à son train de vie. Rohan très soutenu par sa famille et des puissants amis sera finalement acquitté. La comtesse sera condamnée à la prison d’où elle s’échappera peu après. A la lueur de ce procès, la reine Marie Antoinette discréditée se voit dès lors totalement déconsidérée, tout comme l’image du système politique qui dirige le pays.