L'Histoire de France pour ceux qui n'ont rien retenu à l'école

L’assassinat de Marat par Charlotte Corday le 13 Juillet 1793

Charlotte Corday, est une normande de 24 ans, vivant à Caen. Issue de la petite noblesse, elle a reçu une éducation soignée et une instruction de qualité. Séduite par les idées girondines, elle est devenue républicaine. Mais c’est une modérée : la jeune femme ne supporte pas la violence, les excès de la révolution : les tueries, la guerre civile, les massacres de septembre 1792 et les nombreuses exécutions à la guillotine. Elle est épouvantée par la mort du roi Louis XVI. Par ailleurs sa conception de la justice, de la liberté et de la révolution ne correspond pas à celles des révolutionnaires au pouvoir. Elle écrit à une amie : « Tous ces hommes qui devaient nous donner la liberté l’ont assassinée ».

Elle tient un homme personnellement responsable de ces troubles : le journaliste Jean-Paul Marat. Bon orateur, populaire auprès des sans-culottes, ce révolutionnaire extrémiste appelle à la violence et aux meurtres dans son journal L’Ami du peuple. Il s’attaque aux aristocrates et aux ministres. A la chute de la monarchie, il contribue à la mort de Louis XVI, puis il s’en prend aux élus modérés et aux conspirateurs. Élu député montagnard de Paris à la Convention, il poursuit ses appels au sang et pourchasse les Girondins, particulièrement après leur chute au printemps 1793.

Charlotte Corday, estimant que la Révolution prendrait une tout autre orientation sans ce « monstre », prémédite son assassinat. Ainsi, elle quitte Caen en diligence pour rejoindre Paris. Marat, atteint d’une maladie de peau, ne quitte plus son domicile. L’entourage de l’homme politique, victime de menaces, le protège. Le 13 juillet au matin, Charlotte Corday achète un couteau de cuisine et se rend au domicile de Marat. Elle parvient à être introduite auprès de Marat, -qui prend un bain de soufre pour soulager son corps malade. Elle a prétexté détenir des informations sur des Girondins réfugiés à Caen -considérés comme des traîtres par Marat. Ce dernier lui révèle qu’il les fera tous guillotinés. C’en est trop : elle le poignarde à la poitrine !

Arrêtée sans résistance, elle avoue son crime lors de son interrogatoire sur place et déclare que la victime était responsable de « la désolation de la France et de la guerre civile qu’il a allumé dans tout le royaume ». Elle revendique son crime et utilise son procès comme une tribune politique : elle a agi seule, sans complice, pour le bien de tous. Reconnue coupable, elle est condamnée à mort et guillotinée sur l’actuelle place de la Concorde quatre jours après son crime.