En 1768, afin de compenser la perte du Canada à la suite du traité de Versailles, la France rachète à Gênes ses droits sur l’île. En fait, au départ, il s’agit seulement d’une délégation : la France est chargée d’administrer la Corse durant dix ans et de la pacifier. Gênes étant dans l’incapacité de rembourser à la France ses frais, l’île devient propriété de la France au bout de dix ans. Au cours de l’année 1768, Louis XV proclame officiellement la réunion de la Corse à la France. Mésestimant la résistance corse, le roi s’imagine qu’en expédiant le marquis de Chauvelin avec sept mille cinq cents hommes, soit vingt-trois bataillons, il pourra conquérir sa nouvelle acquisition et avoir raison du général corse Paoli qui souhaitait faire de l’ile un état indépendant. Après une situation défavorable aux français, une nouvelle mobilisation d’un contingent de vingt-cinq mille hommes est décidée afin de renforcer les troupes sur place. En 1769, au bout de trois mois de difficiles combats, les derniers insurgés décimés se dispersent (dont un des officiers est le père du futur empereur Napoléon qui nait cette même année). Les Corses se rallient définitivement à la France avec la fuite en Angleterre de Paoli découragé. Une fois un gouverneur nommé, celui-ci veille dès lors à la pacification de l’ile et à la mise en place des réformes administratives avec des régimes spéciaux pour les insulaires.