L'Histoire de France pour ceux qui n'ont rien retenu à l'école

L’épouvantable exécution du comte de Chalais – Le bourreau était un… coordonnier !

Devant la porte du château royal de Nantes, se dresse un échafaud. Henri de Talleyrand, comte de Chalais, condamné pour avoir projeté d’assassiner Louis XIII, s’apprête à gravir les marches. Calmement, il monte à l’échafaud et ne marque une légère émotion que lorsque le bourreau lui coupe sa très belle moustache. Ce dernier abat son épée. Mais stupeur ! Chalais a toujours sa tête… Quatre nouveaux coups, et elle tient toujours, tandis que le supplicié souffle un ultime « Jésus Maria ». Le bourreau réinstalle Chalais sur le billot, puis s’empare d’une une hache de tonnelier pour achever le travail. Soit 29 coups avant que la tête se détache du tronc ! Une boucherie, que la foule contemple, consternée.

Pour retarder l’exécution, la famille et les amis de Chalais avaient soudoyé et menacé le bourreau de Nantes et ses assesseurs : tous furent introuvables le jour prévu. Furieux, Louis XIII ordonna de recruter un bourreau parmi les criminels incarcérés au château. Un cordonnier tourangeau qui devait être pendu trois jours plus tard accepta d’officier contre la remise de sa peine. On cherche une hache, en vain, et l’on se rabattit sur une épée mal affûtée. Encore faut-il des compétences pour s’en servir, ce qui n’était pas le cas de ce cordonnier ! Ainsi, à trop vouloir sauver Chalais d’une mort certaine, ses proches le condamnèrent à un supplice terrifiant. L’inflexibilité du roi et de son ministre marquera la montée de l’absolutisme monarchique. Henri de Montmorency et Cinq-Mars paieront aussi de leur tête leur rêve d’une monarchie contrôlée par les Grands. Quant à Gaston d’Orléans, il ne la conservera qu’en raison de son statut de frère du roi.