De son origine au onzième siècle, la tradition du compagnonnage charbonnier, le carbonarisme italien (ou charbonnerie française), est un mouvement initiatique et secret qui devient très politique, à partir du dix-neuvième siècle. Il est présent aussi au Portugal et en Espagne. Il contribue surtout au processus de l’unification de l’Italie. L’Italie est divisée entre les États pontificaux, les royaumes des Deux-Siciles et de Piémont-Sardaigne, plusieurs duchés (Parme, Modène et le grand-duché de Toscane) ainsi que l’Autriche. Celle-ci est en position dominante car elle contrôle directement la Lombardie-Vénétie et, par princes interposés, Modène et la Toscane. Louis-Napoléon réside à Rome à partir de 1823 et fréquente le milieu des carbonari. Il s’invite aux débats politiques, ayant pour thème la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il prend cause et fait des idées puis il participe aux insurrections de 1830 avec son frère Napoléon Louis (complot contre les états pontificaux). C’est en 1831 que les deux frères, participent au soulèvement des duchés centraux, soulèvement qui est anéanti par les Autrichiens. Cet échec est doublé de la perte du frère qui a contracté la rougeole et meurt à Forli. Lors du coup d’État du 2 décembre 1851, Louis-Napoléon (devenu Napoléon III) est préoccupé par « le principe des nationalités » souhaitant que les Italiens soient libres. Les Français, cependant, redoutent que cette unité italienne se fasse au détriment du Pape qui perdrait dès lors ses États pontificaux, situation qui nécessiterait une confrontation avec l’Autriche.